LES JEUX ET DIVERTISSEMENTS


LE JEUX DE QUILLES

 

Beaucoup de débits de boissons possédaient un terrain plat, protégé par des planches et aménagé pour le jeu de quilles.

Les partie s'y succédaient, le dimanche après-midi, entrecoupées de "bolées" offertes par les perdants.

 

THEATRE

Une fois par an, les anciennes élèves des Soeurs jouaient, au bénéfice de l'école, une pièce de théâtre que les spectateurs, n'en croyant pas leurs yeux, applaudissaient. Chaque fois, c'était un triomphe.

Une année, la scène représentait un jardin où une jeune fille heureuse, brodait en chantant. Au lieu du fiancé qu'elle disait attendre, les spectateurs horrifiés virent s'avancer mal caché par d'épais feuillages, un vilain jaloux dont le dessein évident était d'enlever l' héroine. Et la pauvre innocente continuait à chanter.... A tout prix voulant empêcher un tel forfait, au milieu de l'assistance, se dressant prêt à bondir, quelqu'un crià "Anna cute té, i te vait" (Anna cache-toi, il te voit). Eh! bien, aucun rire ne fusa de la salle, étreinte par l'angoisse et soudain soulagée.

 

SPORTS

Une équipe de football -eh! oui- avait été formée à Grâce dès 1912. Vêtus d'un superbe maillot rouge sur lequel, se lisait en lettres blanches le nom "La Gracieuse", les joueurs, ayant aux pieds de vieux godillots seul le capitaine,  Dieulangard, avait de vraies chaussures et, heureusement pour lui des protège-tibias, se précipitant sur le ballon dans lequel ils tapaient dur". les joueurs, dis-je, se colletaient comme des forcenés au point d'oublier que le jeu consistait à faire passer  ledit ballon entre deux piquets. L'équipe avait bien du mal à se retrouver à onze sur le terrain. Pourtant ses rares exploits alimentèrent la chronique sportive de la presse Loudéacienne.

 

FETE AERIENNE A LOUDEAC

Le 25 avril 1912, une foule immense, venue par carriole à pieds, ou de toute la Bretagne par trains spéciaux, avait envahi Loudéac pour voir voler au champ de courses les premiers aéroplanes. Une très légère brise, au début de l' après-midi ayant empêché les aviateurs de décoller, les gens déçus craignaient d'avoir à s'en retourner sans avoir vu le spectacle de leur vie.

Enfin un appareil prit l'air amorçant quelques virages. On distinguait très bien l'aviateur à califourchon dans le fuselage ajouré, sa casquette mise à l'envers suivant la mode des premiers hommes volants. Un autre devant la foule admirative s'enhardit jusqu'à  effectuer une boucle impeccable autour du clocher de l'église Notre-Dame. Jamais on ne vit pareille bousculade à Loudéac (vingt mille personnes au moins), les piétons ayant du mal à circuler au  milieu d'une procession de chars à bancs.

Les habitants de Grâce étaient,bien entendu eux aussi, accourus nombreux, en voiture, à pied, encombrant au retour la vieille route de Loudéac.